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Je cultive des colzas Clearfield « Dernier recours pour maintenir la culture, tout en réduisant les Ift »

Un producteur de colza dans les Deux-Sèvres a testé les variétés tolérantes aux herbicides pendant trois ans avant de les adopter en plein champ pour les semis 2013. Il considère cette technologie comme la seule réponse possible à son problème d’infestation de crucifères qui remet en question la culture dans certaines parcelles.

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Les variétés Clearfield permettent de désherber en post-levée du colza. (©Terre-net Média)

Dans les Deux-Sèvres, un polyculteur d’une exploitation de 470 ha à l’assolement constitué de blé, colza, orge d’hiver, maïs, tournesol et production de semences de lupin, doit composer entre ses bonnes terres limoneuses et des petites terres de groie.

« J’ai commencé par tester les variétés de colza tolérantes aux herbicides (Vth) il y a cinq ans sur des bandes de 1 ou 2 ha dans mes parcelles. » Son intérêt pour la technologie vient d’infestations récurrentes de crucifères de ses colzas dans certaines parties de son exploitation. « J’ai testé le semis au monograine suivi de binages, les traitements phytosanitaires classiques, l’allongement de rotation. Aucune méthode n’est venue à bout des géraniums, présents jusqu’à 50-60 plantes par m². » Sur 80-90 ha de colza chaque année, entre 8 et 20 ha sont exposés à ce risque. « Les terres de groie, impossibles à labourer, seront toujours sujettes à ce problème. J’ai allongé ma rotation pour casser les cycles des mauvaises herbes mais il faudrait une pause de dix ans entre deux colzas pour vraiment être efficace. »

Un seul herbicide

Les colzas Clearfield ont dès le départ donné de bons résultats. « Sur les bandes, je me contente d’un passage d’herbicide, quand ailleurs, il m'arrive de devoir passer cinq fois ! En post-semis, en pré-levée, en rattrapage avec un antigraminée, plus un traitement spécifique contre les chardons et un autre contre les ravenelles. » L’agriculteur a donc logiquement adopté la technologie à plus grande échelle, sur 20 ha en 2013 de la variété Veritas CL, et sur 8 ha en 2014 avec Veritas CL et DK Imperial CL. « La semence coûte forcément un peu plus cher mais le coût de production est finalement abaissé. » L’itinéraire technique est identique : 2-3 déchaumages, pour un effet faux-semis maximum, avant le semis fin août-début septembre. Même constat à grande échelle concernant le désherbage : un passage de Cleranda, herbicide large spectre de Basf associé à la technologie Clearfield, début octobre, suffit à protéger la culture. « Je n’ai encore jamais eu à faire de rattrapage. » Quant aux rendements, ils se révèlent au moins du même niveau qu’avec une variété classique, « du fait d’une parcelle indemne d’adventices concurrentes de la culture ».

En dernier recours

Seules les parcelles où la problématique adventice est récurrente profitent de la technologie Clearfield. Pour les autres, les programmes herbicides sont construits de manière classique et ajustés selon le contexte de l’année, la climatologie, les levées de mauvaises herbes. « En tournesol, je travaille aussi avec des variétés Clearfield, sur 7 ha en 2013, sur 20 ha en 2014, selon le même principe qu’en colza. Pour cette espèce, c’est l’ambroisie qui est visée. »

Les distributeurs et Basf accompagnent la mise en place des variétés tolérantes aux herbicides. « Je reçois la visite d’un expert de la firme une à deux fois par campagne. » L’agriculteur insiste sur la prudence à observer quant au déploiement des Vth. « Leur adoption implique, entre autres, de veiller à éliminer les repousses de colza et de limiter le recours aux sulfonylurées dans les autres cultures de la rotation, et ce, pour éviter une pression de sélection trop importante vis-à-vis des adventices cibles susceptibles de développer des résistances. Les Vth ne doivent intervenir qu’en dernier recours. »

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